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Vote des Togolais de l’étranger : Le Parlement a adopté une révision du code électoral.

Tout le monde sait que le problème du vote de la diaspora est l’un des grands sujets qui divisent les Togolais.
Voter est devoir civique dit-on. Ce devoir qui au lieu de rassembler, crée au Togo, des tensions interminables entre les populations. Un dénominateur commun de la majorité des pays d’Afrique : violences post-électorales.
Les Togolais seront invités à nouveau en vue de l’accomplissement de ce devoir.  Celui  d’élire un nouveau président, puisque le mandat de l’actuel viendra à terme dans quelques semaines. Ce devoir fut longtemps réservé aux Togolais en âge de voter et vivants uniquement sur le territoire togolais.
Pour l’heure, la classe opposante se déchire sur la question de la candidature unique, et la candidature du président sortant pour 2020. Quant au régime au pouvoir depuis un demi-siècle, c’est non ! – pour une éventuelle alternance à l’issue du scrutin de l’an prochain. A cet effet, l’Assemblée nationale « famille UNIR » passe à la vitesse supérieure avec la révision du code électoral. Elle a adopté le mardi, une révision du code électoral visant à permettre aux Togolais de l’étranger, de prendre part désormais à certaines consultations électorales. Le Togo serait bientôt à sa première expérience en matière de vote de ses fils et filles de l’étranger.
Pour cette première expérience, seuls les Togolais vivant aux USA, en France ; au Maroc ; en RDC ; au Gabon et au Nigeria ; prendront part à ces élections sous conditions respectées.
Ce qu’il faut retenir en substance pour cette modification, c’est la condition d’inscription des Togolais vivants à l’extérieur. Pour ce faire, ils devront être munis de leur passeport, d’une carte consulaire datant d’au moins six mois, dans 21 ambassades du Togo pour l’instant, précise la nouvelle loi.
Au total 33 articles du code électoral en vigueur ont été modifiés, et un nouvel article également créé.
Les députés du groupe parlementaire NET-PDP se sont abstenus. Ceux des groupes parlementaires UNIR et UFC ont approuvé le nouveau texte.
Les dispositions modifiées précisent les élections auxquelles les Togolais de l’extérieur peuvent prendre part. Ces dispositions fixent en outre : le nombre d’électeurs potentiels minimum pour l’ouverture d’une Commission Electorale d’Ambassade Indépendante (CEAI) ; la particularité de la composition des démembrements de la CENI. Les nouvelles dispositions insistent sur les CLC (Commissions des Listes et Cartes ), etc.
Il faut qu’il y ait au moins 300 Togolais inscrits sur la liste consulaire pour qu’on y ouvre une CEAI.

Ces nouveaux articles déterminent également les conditions de campagne électorale dans un pays étranger et celles sur l’intervention sur les médias d’Etat tout en résidant à l’étranger.
Le nouveau texte insiste aussi sur l’exigence de résidence dans le pays de vote, avant de siéger pour le compte d’un parti politique dans un démembrement de la CENI à l’extérieur.
Notons que le vote des Togolais de l’extérieur fait partie des principales revendications de longue date de l’opposition togolaise.
Les choses se précisent à tous les niveaux pour les institutions compétentes impliquées dans l’organisation des élections présidentielles de 2020. La révision des listes électorales a eu lieu du 29 novembre au 1er décembre avant que la cour constitutionnelle ne monte au créneau, pour fixer la date des prochaines échéances au 22 février 2020 pour le premier tour.

Une Assemblée au-dessus des lois.

Par ailleurs l’une des nombreuses préoccupations de la classe politique de l’opposition est intégrée après la visite d’une délégation de la CEDEAO qui a rencontré et écouté les partis antagonistes. En vue de décrisper la situation et à quelques semaines du premier tour de la présidentielle 2020, le chef de l’État sortant, Faure Gnassingbé a décidé du renouvellement des membres de la cour constitutionnelle. Cette décision a été prise vendredi à la suite d’une rencontre d’échanges qu’il a eu avec les présidents des Institutions de la République.
Selon le communiqué du gouvernement, la décision de la recomposition de la Cour constitutionnelle est prise pour se conformer aux nouvelles dispositions de la Constitution togolaise.
« A l’issue des échanges, le Président de la République a instruit le Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour le renouvellement de la Cour Constitutionnelle conformément aux réformes constitutionnelle et institutionnelle du 15 mai 2019 en attendant la mise en place du Sénat et la désignation par cette institution des membres restants », informe un communiqué du gouvernement.

Constat : le code togolais dit qu’aucune lois ne peut être votée à 6 mois avant les élections. Mais l’Assemblée nationale semble ignorer cette loi fondamentale : elle vient d’en voter une à  4 mois des échéances électorales. Ne dit-on pas que nul n’est au-dessus de la loi ?
Une loi imminente empêchera nombreux votants togolais de l’extérieur d’accomplir leur devoir citoyen. Car pour obtenir une carte consulaire il faut un minimum de temps, alors que les prochaines élections présidentielles au Togo sont dans moins de deux mois. Une loi qualifiée déjà de caduque et qui divise.
Chose étonnante : parmi les pays susmentionnés (USA, France Gabon, Maroc, RDC, Nigeria) où vivent les Togolais et qui ont le quitus pour prendre part à cette mascarade, l’Allemagne n’y figure pas quand on sait qu’ils sont nombreux ces Togolais qui vivent en Allemagne. Est-ce à dire que le nombre d’inscrits sur la liste consulaire en Allemagne est inférieur à 300 ? Ou est-ce là la preuve d’une bassesse d’esprit stagnant qui pense que les résidents togolais en Allemagne sont très nombreux au  (PNP), le parti le plus détesté du pouvoir ?
Il ne faut pas oublier que les Togolais qui partent du pays ne le font pas toujours de manière légale, donc difficile de dire qu’ils remplissent les conditions en Allemagne.

Dinee S.

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