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Togo : Mr Coronavi, alias Covid-19 s’invite dans la crise.

Malgré les turpitudes et les menaces des caciques du Rpt-Unir, en témoignent les encerclements répétés de la résidence par les militaires, et la levée de l’immunité parlementaire du Dr Agbéyomé Gabriel Messan Kodjo, Président de la République choisi dans les urnes par le peuple togolais, le 22 février 2020, le Togo, ce petit pays de 56mille km2, se retrouve de facto avec à sa tête deux présidents. L’un, Faure Essozimna Gnassingbé, imposé à la tête du pays par les généraux de l’Armée togolaise assistés par l’Elysée, depuis le décès de son paternel en février 2005. L’autre : Agbéyomé Gabriel Messan Kodjo, candidat sorti comme par césarienne de l’initiative de Mgr Philippe Fanoko Kpodjro, l’Archevêque émérite de Lomé, qui rêvait d’un challenger unique de l’Opposition togolaise face au candidat de la dictature Rpt-Unir. Mgr Kpodjro, prélat d’un âge canonique (bientôt 90 ans) avait présidé dans les années 90, la Conférence Nationale Souveraine du Togo, celle qui a accouché d’une Constitution plébiscitée par le peuple en 1992 ; mais Constitution tripatouillée depuis, et plusieurs fois par Etienne Eyadéma (le père) et Gnassingbé junior (son fils), en vue de régner à vie et sans partage sur le destin des Togolais.

Mgr Kpodjro ne voulait pas quitter la Terre de ses Aïeux, sans voir une alternance à la tête de l’Etat, mission tacite à lui confiée par le peuple à l’occasion de la Conférence nationale, et qu’il n’a pas pu mener à terme à cause des sorties intempestives de certains éléments de l’Armée togolaise sur la scène politique du pays. Cette fois-ci, il y est presque. Il a battu campagne du Nord au Sud aux côtés de son candidat. La majeur partie du peuple voulant à tout prix une alternance pacifique, a largement porté son choix sur le candidat de la Dynamique Mgr Kpodjro. Le Dr Agbéyomé Kodjo aurait selon estimations et compilations des résultats, remporté la victoire de cette élection présidentielle du février 2020, et ce, nonobstant  un processus électoral dirigé et diligenté de bout en bout par le pouvoir en place : du début du recensement des populations jusqu’à la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle.

Nom de famille : Virus. Prénom : Corona.

Pendant que la politique du coup de menton s’accentuait à l’encontre du vrai gagnant de l’élection du 22 février ; que l’Opposition songeait à se défendre ; pendant que les représentants du pouvoir Rpt-Unir parcouraient le monde tentant d’acheter à coups de millions d’euros les dernières reconnaissances de la présumée victoire de leur champion, un troisième larron s’invita sur le devant de la scène politico-sociale. Il s’agit de Maître VIRUS répondant au doux prénom de Corona, (Coro, pour les intimes). Ce virus fait partout des ravages. Mais au Togo, la bataille contre la pandémie s’annonce rude. Car, en 50 années de règne sans partage, la famille Gnassingbé au pouvoir, pour cause de gabegies et d’achats de consciences, n’a pas su construire un seul hôpital digne de ce nom. Tout le monde s’accorde à dire qu’on se rend à l’hôpital de Tokoin dans la capitale pour y mourir. Ces dirigeants qui ont parcouru l’Europe en distribuant les milliards des contribuables togolais contre bouches cousues des caciques occidentaux, doivent aujourd’hui se regarder dans la glace. Ils doivent se poser la bonne question : « Avions-nous choisi la bonne voie pour notre peuple ? » Ces gouvernants rigolant et narguant, imbus de leur personnalité, passant le temps à soigner leur famille à l’étranger doivent se rendre à l’évidence : le Togo ne dispose pas d’hôpital public susceptible d’accueillir dignement Mr Virus Corona, alias Coovi-19.

Mais en revanche, au-delà des mers, ceux qui pillent les richesses des pays pauvres savent exactement quoi en faire. Des infrastructures modernes pour accueillir leurs malades. En France, les gouvernants se mobilisent, afin de livrer une guerre sans merci au virus Covid-19. Tous les hôpitaux et cliniques sont sur leurs gardes. Même l’Armée française est à la rescousse à Mulhouse (Haut-Rhin). Elle met en place avec des tentes un hôpital militaire de campagne de 30 lits avec des équipements modernes. (Ce n’est pas au Togo que l’on verrait pareil exemple ; on y est plutôt enclin à martyriser les paisibles populations.)

Hydroxychloroquine et azithromycine.

Dans le cadre de cette crise sanitaire, le gouvernement français fait le point chaque jour à la population. A titre d’exemple, au moment où nous écrivons, dans la journée on totalise 19.856 cas confirmés ; 186 morts en 24 heures ; 860 décès au total depuis le début de l’apparition du Covid-19. Peut-être une lueur d’espoir quand même : la  Chloroquine utilisée depuis des décennies contre le paludisme serait la clé pour lutter contre le nouveau virus. Le professeur Raoult soutient : « On donne de l’hydroxychloroquine à raison de 600mg par jour pendant dix jours sous forme de (Plaquénil, le nom du médicament) en comprimés administrés trois fois par jour. Et de l’azithromycine à 250mg, deux le premier jour, puis une fois par jour pendant cinq jours… » Toute la France attendait l’avis du Conseil scientifique créé sur le Covid-19. C’est ce Conseil qui décida de l’utilisation de la trouvaille du Professeur Didier Raoult ; il conseille de l’administrer uniquement pour les cas graves et strictement en milieu hospitalier. Pour l’heure, on note une poignée de députés en quarantaine. La semaine dernière la Chancelière Angela Merkel s’est elle aussi mise en quarantaine : elle avait conversé avec un médecin allemand malade. On déplore déjà deux médecins décédés sur le sol français.

Autre décès, le samedi 21 mars d’un agent de sécurité du Centre commercial O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis. Le vigile répondait au nom d’Alain Siekappen Kemayou. Agé de 45 ans, il est décédé du coronavirus Covid-19. D’origine camerounaise, il ne pourra plus, hélas, opérer de transfert d’argent ce mois-ci à la ribambelle de parents de Yaoundé ou de Douala, qui vivaient grâce à son dur labeur en France. Et pour ces travailleurs immigrés qui sont encore en activité, envoyer de l’argent au pays en fin de ce mois relèvera d’une gymnastique financièrement ardue. Des entreprises partout en Europe sont fermées : confinement oblige. Il faut rester à la maison pour ne pas offrir le virus gratuitement à son voisin. Ne surtout pas oublier son attestation datée et signée, en cas de sortie exceptionnelle : on peut encore acheter à manger. Hier, en banlieue parisienne, Jean-François a écopé d’une amende de 135euros, alors qu’il allait chercher du pain. Il avait certes son Attestation de déplacement dérogatoire. Mais le hic, il se déplaçait à vélo. Nuance !

Et la crise risque de durer.

Roissy-en-France : tous les hôtels situés autour de l’aéroport Charles-de-Gaulle ferment les un après les autres. Le Hilton, le Sheraton, l’Ibis, le Novotel, le Millenium. « Ils ferment au fil de l’eau », fait remarquer Thierry Bogaczyk, directeur de l’Office de tourisme Grand-Roissy.

Le Covid-19 paralyse le business de bien des entreprises. Le virus touche même le trafic de stups… Eric, dealeur indépendant est au chômage technique. « Les frontières avec le Maroc sont fermées et 80% des exportations du haschich marocain se font vers le marché français », dixit un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Il y a du stock. Mais beaucoup vont se retrouver en panne d’approvisionnement. »

Avec ce virus qui pèse sur nos têtes comme une épée de Damoclès, il faut redouter à terme un gros problème de quiétude économique, sociale… Ferdinand Ayité, affirmait un jour, mi-figue mi-raisin, en substance : « J’aurais été à la place de la Diaspora, je ne ferais plus de transfert d’argent en direction du Togo, hormis aux vieux et aux vieilles ; ceci afin que le Togolais, lorsqu’il aura faim, se réveille pour réclamer ses droits… ». Propos prémonitoires ? Les mois à venir seront financièrement durs pour une immense majorité de la diaspora. Le flot de transferts d’argent va tarir. Si le gouvernement togolais décide un confinement partiel, ce qui est d’ailleurs nécessaire, les activités économiques elles aussi seront en berne.

Edward N. Lorenz disait : « Un battement d’ailes de papillon au Brésil peut déclencher une tornade au Texas. »  Ce virus né à Wuhan en Chine aura, en grandissant, des répercutions dans le monde et dans la vie de chacun. En ce qui concerne le Togo, cette crise sanitaire viendra s’ajouter à une crise politico-économique. Le cocktail n’augure rien de bon. Et souvenez-vous-en, pour une  banale histoire de pénurie de pain, une crise s’est muée en Révolution : et le peuple français a pris la Bastille : c’était en1789.

TGT

 

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