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TOGO : Les malades mentaux : L’urgence d’un meilleur encadrement.

Toutes les 40 secondes, une personne met fin à ses jours selon l’OMS à cause du phénomène de santé mentale. Les différentes espèces de fous, on en trouve dans la ville de Lomé, et partout ailleurs au Togo.  Des fous nomades, des fous sédentaires squattant poubelles et dépotoirs, des fous plasticiens jouant avec des objets pour en détourner le sens. Des fous comédiens répétant les mêmes gestes à longueur de journée, des fous de la plage voltigeant dans le sable fin de l’océan atlantique et se reposant sous les cocotiers. En un mot, presque -une foultitude de fous- disséminée à travers le pays !

Mais le pire des fous, ce sont ces hommes qui veulent s’enrichir à tout prix et qui feraient commerce, raconte-t-on, avec des « esprits », plutôt maléfiques. Lesquels les obligent en contrepartie de l’acquisition de la richesse, à coucher avec des folles. Selon les observations, ces hommes et femmes mentalement instables sont la conséquence, entre autres, de certaines prédispositions familiales. Quant à la médecine, comme cause, elle énumère : le stress, la pression sociétale, le surmenage, les substances nocives telles que les drogues. On voit de plus en plus, de  jeunes personnes en situation de handicap mental.

Des patients atteints de troubles mentaux, parfois mineurs, ne sont pas pris en charge. Les services psychiatriques sont débordés, à l’instar de celui de Zébé à Aného au sud-est de Lomé. Ailleurs, services presque inexistants, sans évoquer l’insuffisance du personnel soignants spécialistes du domaine de santé mentale : (seul 1 médecin-psychiatre pour environ 170 patients admis à l’ Hôpital psychiatrique ). D’où, ces patients sont laissés pour compte, alors qu’une prise en charge sérieuse aiderait à l’amélioration de leur état. Il faudrait aussi voir les conditions dans lesquelles ces malades sont internés. On note un manque cruel d’infrastructures adéquates pour  une prise en charge effective de leur maladie.

Comment endiguer le phénomène ?

Ce phénomène des malades mentaux errant dans les rues est plus remarquable dans les agglomérations que dans les périphéries : un caractère commun à la plupart des pays africains. Les choses sont loin d’être stables avec nos fous. Souvent, on les trouve simples, inoffensifs. Parfois, agressifs et violents envers les riverains, et ceci peut partir dans le viol, les accidents de circulation. Ils sèment la psychose générale : un véritable danger pour la société, et face auquel les autorités restent sans réaction en vue d’enrayer le phénomène. Tout semble être laissé aux familles qui par manque de moyens financiers, prennent en charge leur malade comme elles peuvent.  Souvent, on l’enchaîne tel un animal, car le loufoque une fois échappé devient difficilement contrôlable.

De prime abord, l’Etat doit encourager les étudiants à embrasser cette spécialité en leur accordant des bourses universitaires pour une meilleure formation, et par conséquent une bonne prise en charge des patients. Il est aussi nécessaire de pouvoir renforcer l’hôpital en infrastructures, pour parvenir à séparer par exemple les femmes et les hommes. Il est aussi nécessaire de créer une unité de pédopsychiatrie. Un cloisonnement qu’approuve le Dr Salifou, un spécialiste de l’hôpital psychiatrique. Ceci à coup sûr, favoriserait une meilleure prise en charge des différents cas mentaux.

Au Togo, l’hôpital psychiatrique de Zébé est une référence. Pourtant, il nécessite un sérieux appui en logistique. L’hôpital manque par exemple, de moyens roulants afin d’assurer le replacement en famille des patients. Il faut que l’Etat et ses partenaires, ainsi que des organisations humanitaires s’engagent résolument à mettre à la disposition du peu de centres qui existent et particulièrement celui de Zébé, des possibilités pour une prise en charge totale et effective des patients.

Denee S.

 

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