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Togo : L’eau en sachet plastique, un poison lent.

Un individu boit en moyenne 2 litres d’eau par jour pour être en bonne santé. Au niveau de l’organisme humain, l’eau représente 70% du poids de l’adulte, et 80% du poids de l’enfant. L’eau est indispensable à la survie et au bien-être de l’être humain. Mais au Togo quelles eaux buvons-nous sur le marché ? Quelles sont les normes de qualité auxquelles sont soumises les sociétés de production de ces eaux, et sont-elles réellement contrôlées ?
Le problème des eaux buvables en sachets plastiques communément et abusivement appelées « Pure Water » devient récurrent du fait que ces « Pure Water » sont produites par tout le monde n’importe où sans aucun contrôle sanitaire et déversées directement sur le marché à moindre coût et accessibles à tous.

Le Togolais est souvent très méfiant de l’eau du robinet. Il se demande si cette dernière est pas potable. Il préfère consommer de l’eau en sachet plastique souvent d’origine douteuse. Celle-ci est censée être pure et traitée. Mais une eau limpide d’apparence, peut transporter en son sein toutes sortes de substances inertes ou vivantes, dont certaines peuvent être nocives pour l’organisme humain.
D’une manière générale l’eau potable est une eau claire qui ne représente aucun danger pour la santé et ne présente aucune nuisance olfactive et gustative. Par le seul pouvoir de nos sens, il nous est impossible de dire qu’une eau est potable. Par contre nos sens peuvent dans une certaine mesure nous aider à reconnaître qu’une eau est malsaine, non potable. Pour attester de la potabilité de l’eau, il faut recourir à des analyses de laboratoires, l’utilisation de protocole de mesures, et seulement après on pourra affirmer si l’eau est potable ou non. Cela revient alors aux autorités togolaises compétentes de définir les caractéristiques pour qu’une eau soit considérée comme potable. Mais ces autorités brillent par leur absence et par leur silence dans cette affaire qui semble échapper à leur contrôle.

La « Pure Water », une eau pas pure ?

Aussi, pour la plupart de ces pseudos « Pure Water »on ne connait ni l’origine, ni le conditionnement. Aucune idée de la société de fabrication. Ces sociétés sont souvent composées de quelques deux ou trois tanks disposés dans un domicile et d’une machine de production des sachets. Cette eau est souvent issue des forages clandestins dans des conditions insalubres. Il y a une centaine de structures de fabrication de cette eau à travers le Togo. Elles échappent à tout contrôle et déversent très facilement leurs eaux sur les marchés et dans tous les coins de rue avec de fausses informations marquées sur les étiquetages.
La « Pure Water » est écoulée très rapidement surtout en période de chaleur : elle coûte seulement 25Fr CFA et est très pratique mais impropre à la consommation, de par les conditions dans lesquelles elle est produite et de par sa composition.
La « Pure Water » est très rependue au Togo, dans la sous-région Ouest Africaine et aussi dans nombreux autres pays. Ce qui est à craindre c’est ce que l’œil nu ne voit pas dans cette eau aux origines douteuses, comme par exemple les microbes tels que le Vibriocholerae, responsable du choléra, les intoxications liées aux métaux lourds et autres.
En Avril 2013 au Ghana, pays frontalier du Togo, une épidémie de choléra provoquée par la consommation d’eaux en sachets mal traitées a fait une quinzaine de morts. Ce qui devrait ouvrir les yeux des Togolais consommateurs de « pure water » sur le danger imminent que cela représente et alerter les autorités togolaises pour qu’elles accentuent le contrôle de cette production avec toute la rigueur possible.
L’eau doit être l’aliment le plus contrôlé. Étant sans aucun doute le produit le plus consommé, l’eau devrait faire l’objet d’un suivi scientifique permanent, destiné à garantir la sécurité sanitaire car elle est une ressource fragile à la contamination, la moindre erreur dans le processus de production peut entraîner l’altération de sa qualité et nuire à la santé des consommateurs.
L’eau est censée être la vie.

Xavier TETE

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