Le commerce, l’un des secteurs les plus importants de l’économie togolaise a toujours été confronté à d’innombrables difficultés qui ne font que s’accentuer au fil du temps. Le facteur majeur de ces difficultés est la mévente qui est engendrée par la réduction en continue du pouvoir d’achat des Togolais. La situation se dégrade ces derniers jours avec la hausse du prix de plusieurs produits de première nécessité.

Depuis un certain nombre d’années, on assiste à une régression alarmante du pouvoir d’achat des Togolais. Conséquence directe, les populations ont du mal à faire convenablement leurs achats. La recherche du prix le plus bas possible devient l’objectif de tout acheteur et la qualité est reléguée en second rang.
La mévente s’est donc répandue dans tous les marchés comme une épidémie.

Une atmosphère de tristesse et de détresse règne dans les marchés du Togo et ce, même les jours où ces marchés s’animent. Certes, on remarque une affluence relative mais les clients achètent moins ou cherchent à acquérir les produits deux fois moins que le prix indiqué.
« Nous sommes dans ce marché depuis plusieurs années et la situation de ces derniers temps, on ne l’a jamais vécue. Les clients se font de plus en plus rares. La situation se détériore de jour en jour. », confie Mme Sagbo, la cinquantaine, revendeuse d’igname dans le marché d’Akodesséwa situé dans la banlieue Sud-Est de Lomé.
Dans le camp opposé, c’est-à-dire celui des clients et consommateurs, l’humeur n’est pas moins désagréable. Mademoiselle Akou, une coiffeuse de la trentaine venue faire des achats de condiments exprime son embarras. « On vient au marché pour faire des achats, mais si on ne trouve pas ce qui correspond à notre bourse on laisse tomber et on retourne à la maison. Aujourd’hui il est difficile de manger et de s’habiller convenablement à Lomé. »
Une situation déplorable qui s’est installée à cause de plusieurs facteurs.
En effet, depuis quelques années, la population togolaise est confrontée à une hausse des prix des produits de première nécessité. Dans un contexte où les revenus et les salaires n’évoluent pas ou son carrément en baisse. Ce phénomène engendre rapidement la cherté de la vie et accentue la dégradation des conditions de vie dans le pays.

En effet, on assiste à une escalade régulière des prix. Entre l’an 2000 et 2010 par exemple, les prix auraient augmenté de 33% en moyenne, ce qui a entrainé une baisse du pouvoir d’achat de près de 25% durant la même période. Produits alimentaires, carburants, transports…
Au Togo, tout augmente sauf les salaires, donc le pouvoir d’achat.

La situation s’était empirée avec l’augmentation du prix des produits pétroliers l’année dernière et de certaines taxes parce que dès que les produits pétroliers connaissent une hausse, cela a des répercussions immédiates sur les transports et sur tous les autres produits.
L’Etat togolais doit pallier ce problème qui rend malaise les consommateurs et pénalise les commerçants en subventionnant les produits de première nécessité. On peut aussi penser à mener une politique juste en mettant le bien être de l’humain au centre des préoccupations. De telle sorte que les revenus de tout Togolais connaissent une hausse à travers les salaires et le Smig, à fin que chacun ait la capacité d’acquérir ces produits. L’Etat doit viser l’épanouissement de tous.

Xavier TETE.