Le Coronavirus, ce dont on parle actuellement dans absolument tous les domaines de la vie fait son bonhomme de chemin avec ses dégâts. Au Togo, à la fin de cette semaine, on enregistrait au total 263 cas confirmés  dont 96 guéris, et 11 décès suite à cette maladie. Parmi ces cas de contaminations, des prisonniers de la prison civile de Lomé. Il faut souligner que dans ce contexte, le week-end d’avant, une émeute s’est déclenchée dans ce vieil établissement pénitentiaire de la capitale togolaise.

Pour venir à bout de la pandémie ou amoindrir les risques de contamination, des gestes barrières sont à observer dont la distanciation sociale, c’est-à-dire garder au moins un (1) mètre d’écart entre individus. Il faut aussi assainir son environnement, observer des règles d’hygiène. Ces mesures sont des choses complètement absentes à la prison civile de Lomé. Réalités que plusieurs personnes dénoncent d’ailleurs depuis plusieurs années.
La surpopulation et l’insalubrité à la prison civile de Lomé suscitent alors la révolte des prisonniers. Ils s’inquiètent pour leurs vies en cette période de crise sanitaire, surtout que des cas ont été enregistrés au sein de la prison.

Un week-end sans précédent de contamination au Covid-19.

Le dimanche 10 mai fut une journée particulière pour le Togo dans la lutte contre le coronavirus. Vingt et un (21) nouveaux patients ont été testés positifs et un (1) décès a été enregistré.
Du côté de la prison civile de Lomé, ce weekend-là n’a pas été non plus de tout repos pour les autorités pénitentiaires et les détenus. En effet, certains prisonniers ont aussi été testés positifs au Coronavirus. Un prisonnier testé positif au Covid-19 s’est volatilisé.

Selon le récit des faits obtenus des responsables de la prison, joint par l’agence de presse Afreepress, un détenu avait été arrêté pour un délit de vol. Après analyse sur sa personne, il a été noté qu’il était porteur du Coronavirus et avait déjà contaminé un autre détenu. Les deux ont été conduits dans la zone rouge du CHR Lomé commune pour des soins. Mais aucune force ne pouvait être déployée sur place pour les surveiller étant donné que c’est une zone à risques élevés de contamination.
L’un des deux prisonniers profitera de cette situation pour prendre la fuite, regrette l’administration pénitentiaire. Elle dit avoir déployé une équipe des forces de l’ordre qui est à la recherche active du fugitif.
Étant préoccupés par la situation, les détenus de la prison civile de Lomé ont entamé une révolte. La prison était en ébullition. Le matin du12 mai, les détenus de la plus grande prison de Lomé devenue un nid pour Coronavirus ont pris leur responsabilité pour se faire entendre. Mais le mouvement a été maté à coup de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. On déplore plusieurs blessés graves selon les informations et des images circulant en boucle sur les réseaux sociaux.

L’amélioration des conditions carcérales au Togo n’est pas discutable.

L’amélioration des conditions carcérales tant réclamée par la presse, les partis politiques, les organisations de la société civile, et même récemment par la communauté internationale, montre en ces périodes sa nécessité.
Il serait judicieux que les autorités judiciaires et pénitentiaires cherchent à rassurer les détenus et leur assurer une protection efficace face à la pandémie. Mais hélas, au lieu de calmer l’ardeur des détenus en trouvant remèdes à leurs revendications, les autorités se livrent à une démonstration de force qui n’augure rien de bon. Pour l’heure, le leitmotiv n’a pas varié : il faut impérativement améliorer les conditions carcérales au Togo.

Xavier Tété.