Le monde entier fait face à une menace, un fléau qui ne laisse personne indifférent. Le corona virus telle une peste, ravage des vies humaines depuis quelques mois et paralyse l’ordre normal des choses. Le Togo est aussi touché par cette pandémie, mais la majorité des togolais prennent la situation à la légère.

La menace est réelle, le danger est imminent. Le Corona virus se propage très rapidement, détériore la santé et tue.
Il y a quelques semaines déjà, un communiqué du gouvernement togolais faisait état d’un cas du Corona virus enregistré dans le pays. Quelques jours après, huit nouveaux cas se sont ajoutés à la liste et dans la soirée de ce dimanche 22 mars, le gouvernement annonçait au total seize personnes atteintes par le virus. Elles sont suivies dans un hôpital destiné à accueillir et traiter les cas du corona virus. Ce bilan montre à suffisance que le mal a touché notre pays et se propage déjà à une vitesse inquiétante.

Tout va bien pour un grand nombre de Togolais. La situation est normale, la vie suit son cours. Très peu se soucient du danger. Les autres prennent cette réalité pour un fait divers.
L’Etat a pris des dispositions dont quelques interdictions dans le but de limiter la propagation du virus, mais ces mesures sont difficilement observées.
Dans un communiqué, le gouvernement avait interdit par exemple l’animation des marchés. Pourtant, au marché d’Agoè-Zongo, un quartier populaire au Nord-Est de Lomé, l’animation est au rendez-vous. Commerçants et acheteurs mènent comme à l’habitude leurs activités et plusieurs autres marchés continuent d’être de véritables foires.

En ce qui concerne les lieux de cultes, églises et mosquées, le gouvernement a ordonné la fermeture stricte et la suspension de toutes leurs activités de rassemblement. Pourtant, dans la journée de ce dimanche 22 mars, des pasteurs véreux et suicidaires ont quand même incité des fidèles à se rendre aux cultes tout en leur demandant de faire profil bas de peur de ne pas se faire remarquer par les autorités. On assiste à une indiscipline inquiétante au sein des populations.
Pour la plupart, elles ne sont pas informées du danger qui court et des mesures prises par l’Etat. La fermeture des écoles avait aussi été ordonnée dans le communiqué des autorités ce vendredi, mais ce fut un choc d’apercevoir quelques élèves en tenu scolaire ce lundi sur le chemin de l’école. Cette situation prouve que les parents de ces élèves et leurs entourages n’ont pas eu accès à l’information.

Il est aberrant de voir ce mépris de la situation dans la masse dans un contexte où notre pays le Togo ne dispose pas de moyens efficaces pour contenir cette pandémie. Même au sommet de l’Etat, les mesures prises sont très flexibles. Les écoles et les églises sont fermées de même que les discothèques. Pourtant, les bars sont ouverts. Il est difficile de comprendre le pourquoi ! Les écoles sont fermées pour amoindrir les risques de propagation du virus. Pour quelle raison les bars qui sont des lieux où les gens ne se soucient pas de la prudence sont ouverts ? Tout au long de ce weekend, plusieurs bars ont accueilli de nombreux clients dans l’ambiance habituelle sans aucune restriction.
Aussi, le gouvernement a négligé les transports en commun où les passagers sont entassés. Les taxis motos appelés communément «zémidjans» où il est impossible de garder ne serait-ce qu’une distance de 30 centimètres avec le conducteur continuent allègrement leurs services.

Dans toutes ces conditions, les risques de contamination et de propagation de ce virus sont très élevés au Togo. Les seize cas officiels enregistrés ont probablement eu chacun à entrer en contact avec des proches. Il y a alors des potentiels contaminants qui sont dans la nature et les mesures même approximatives ne sont pas respectées.

Le souci majeur est que les médecins qui sont censés traiter les patients atteints se plaignent déjà avec le peu de cas enregistrés. Ils n’ont pas de moyens nécessaires d’abord pour leur propre protection, ensuite pour venir efficacement en aide aux contaminés.

Il va falloir que l’Etat mobilise les grandes industries et entreprises du pays pour recueillir des fonds afin de pouvoir faire face à la menace. Les populations des coins reculés du pays qui n’ont pas accès à l’information doivent être sensibilisées et surtout, un appel fort doit être lancé à la conscience de chaque Togolais, à l’autodiscipline et à la responsabilité individuelle.
Le problème doit être déjà affronté avec la dernière rigueur, car nous assistons tous au carnage que subissent les pays qui ont été flexibles sur les mesures nécessaires et radicales à prendre.

Xavier TETE.