Les Togolais assistent depuis quelques mois à des braquages répétitifs. Il ne se passe plus une semaine sans que des malfrats ne prennent d’assaut un coin de la rue de Lomé. Ces braquages dont on entendait parler très rarement ont pris une proportion tellement inquiétante que les togolais se posent des questions sur leur sécurité.
Le Togo est devenu une cible ou mieux, un parc d’attraction où des bandits se sentent à l’aise et font leur loi à ciel ouvert et en pleine journée sans être inquiétés.
Il nous en souvient que des braqueurs ont fait parler d’eux en dépossédant des commerçants au niveau de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma, il y quelques années avec pour bilan :  mort d’hommes. Cette situation a mis les Togolais dans la peur et l’indignation mais jusqu’à lors, l’enquête n’a pas abouti pour démasquer les criminels.

Un scénario du genre s’est produit à Casablanca, un quartier populaire de Lomé en pleine journée, en suite au grand marché, à l’Université de Lomé quelques semaines plus tard où les malfaiteurs ont emporté une somme de 5 millions de Franc CFA. Le braquage le plus récent s’est opéré à super Taco mais nous ne pouvons pas oublier celui qui a eu lieu en pleine ville, où les malfrats sont parvenus à immobiliser un commerçant dans sa voiture et emporter plus de 100 Millions de Franc CFA à Amoutivé. Ce feuilleton de braquage s’est tourné en l’Espace de quelque mois et selon les témoins, les braqueurs se comportent comme s’ils étaient sur un terrain conquis, tout à l’aise dans leurs peaux sans se soucier de l’arrivé d’une force de sécurité. Selon le Ministre de la Sécurité le général Yark Damehame, ces bandits disposent d’informations et d’armes lourdes avec lesquelles ils opèrent.
Tous ces événements malheureux qui se produisent sous le regard impuissant des forces de sécurités mettent les Togolais dans une psychose et surtout quand on sait que les criminels sont toujours dans la nature et ont la liberté de frapper à tout moment et n’importe où.

Le Togo dispose pourtant d’un service de renseignement très efficace qui démontre son potentiel surtout dans le domaine politique. Il serait judicieux que ce savoir-faire s’étende sur ces genres d’événements qui sèment la terreur au sein de la population.
Il est difficile de comprendre la façon dont des malfrats opèrent en plein jour dans des lieux publics et souvent à proximité d’un service de sécurité (gendarmeries, commissariats…) sans être inquiétés. Aussi, les braqueurs arrivent à savoir que tel individu a sur lui des millions ou vient de sortir d’une banque. Une question majeure se pose dans alors dans le cœur de chacun. Il y a t-il une défaillance dans le dispositif sécuritaire mis en place par les pouvoirs publics ?
Le problème devient alarmant au point où des organisations de la société civile se sont fait entendre pour dire stop à ce feuilleton désagréable, et pour dénoncer l’incapacité des autorités compétentes à venir à bout de ce fléau.
C’est ainsi que le mouvement Martin Luther King (MMLK-la voix des sans voix), une organisation de la société civile a décidé de lancer une manifestation ce 25 juillet devant les locaux du ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
C’est dans une interview accordée ce lundi aux confrères de la radio Pyramide FM que le Pasteur Edoh Komi, président du MMLK, a dénoncé l’impuissance du gouvernement togolais face aux nombreux braquages à main armée qui ont lieu à Lomé et aussi à l’intérieur du pays. Il estime que les autorités togolaises ont lamentablement failli à leur mission régalienne, celle d’assurer la sécurité et la protection des citoyens. « C’est justement pour cette raison que nous organisons cette manifestation apolitique pour faire comprendre au gouvernement que nous avons droit à la sécurité dans ce pays », a t-il martelé.

Xavier TETE