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La prison civile de Lomé, un enfer sur terre.

Le principal centre pénitencier du Togo situé dans le quartier administratif au bord de la mer. Ce bâtiment serait un héritage colonial d’après certains témoignages. La prison civile de Lomé compte aujourd’hui 43 bâtiments dont 2 étages subdivisés en deux quartiers : celui des hommes et celui des femmes.

Toute une équipe pour assurer la gestion administrative de la cour infernale. Cependant certains responsables font preuve d’une intolérance grandissante dans leur mission. Une attitude devant laquelle l’œil discret de l’observateur ne peut pas rester blasé.

Lors de la distribution des repas qui sont de piètre qualité et qui tombent à compte-gouttes, c’est la croix et la bannière pour chaque détenu d’accéder à sa maigre pitance. Avant le repas, au vue du nombre pléthorique que regorge ce lieu de détention, on sent que la décence, la bienveillance et l’humanisme ont disparu de la tête de l’homme. En somme, brimades, bastonnades, violences en tout genre amènent les plus faibles et vulnérables à mettre fin à leur vie.

« Le chien aboie et la caravane passe », dit-on. Ce proverbe trouve son sens à la prison civile de Lomé où l’autorité reste muette face à des situations dangereuses et aux diverses plaintes. Le cas récent d’un jeune détenu reste en mémoire : Egah koffi Jules a trouvé la mort après refus d’exécution d’ordre donné par le « gourou ». Ce jeune homme a été copieusement battu  et violenté par un chef-bâtiment. (Source : Groupe de presse Liberté).

La prison civile de Lomé accueillait en Décembre 2011, 1964 détenus. 1844 personnes en fin 2012, et 2050 en fin Octobre 2015 ; soit un taux d’occupation de 300% alors qu’elle est construite pour ne retenir que 666 personnes.

Une situation alarmante qui s’explique par le fait qu’au Togo, envoyer une personne en prison pour des faits mineurs demeure monnaie courante ; la lenteur ou la lourdeur administrative ; les procédures judiciaires trop longues, l’insuffisance de juges pour un grand nombre de dossiers à gérer, de simple détenus préventifs qui croupissent en prison au fil des années etc…. tant de facteurs qui expliquent le nombre grandissant de détenus.

Les contions des femmes dans cette prison donne des frissons quand on sait que ces dernières ont besoin d’espace, des soins, des êtres sensibles et fragiles qui sont mal traités, mal nourris et parfois sont victimes d’agressions de toutes sortes.

Face à ces conditions, il urge de se demander si les prisonniers ne font plus partie de la race humaine ? N’est-il pas nécessaire de chercher à comprendre le mobile des comportements et d’éviter les emprisonnements anarchiques et arbitraires ? Ne faut-il pas donner les moyens aux juges, aux détenus pour améliorer leurs conditions de vie que d’investir dans de projets sans avenir avec des sommes faramineuses et vertigineuses ? Autant d’interrogations qui suscitent parfois des larmes.

La prison n’est pas l’apanage de certaines couches sociales. Tout le monde par malchance peut se retrouver en prison ; nul ne connaît l’avenir, tout peut arriver. Nos dirigeants africains doivent porter un regard  de compassion sur ce problème. Au moment où nous écrivons ces lignes, à Alger, plusieurs dirigeants de grandes sociétés d’État sont mis aux arrêts par le nouveau pouvoir algérien. Espérons que le parent Abdel-Aziz Bouteflika avait fait construire durant son règne, des prisons dignes du genre humain.

B.S dinee

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