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Togo : Université de Lomé, un calvaire pour les étudiants qui osent s’y aventurer.

Ils sont des milliers de jeunes chaque année à obtenir le diplôme de Baccalauréat. Pleins d’enthousiasme et de projets, ils s’orientent vers les facultés de l’Université de Lomé par manque de choix.  Pour la grande majorité, les instituts privés reviennent chers. Ces étudiants prennent alors le chemin de l’UL qui se révèle d’emblée assez difficile.
L’Université de Lomé ou “Le Temple du savoir“ comme on a l’habitude de la surnommer, est en effet par excellence un lieu de formation, mais  ce Temple manque cruellement de rénovation sur tous les plans.
L’Institut Supérieur du Bénin (ISB) qui existait depuis les 1965 est devenu l’Université du Bénin fondé le 14 septembre 1970. Le 11 mars 2011, la dénomination a changé pour devenir “Université de Lomé“.


Les conditions d’études dans ce Temple du savoir deviennent de plus en plus compliquées pour les étudiants. Dans des amphis construits initialement pour contenir un certain nombre d’étudiants, on y retrouve le double voire plus. D’où bon nombre d’étudiants sont contraints de trouver de gros morceaux de pierre en guise de place assise afin de suivre les cours dans des situations pas confortables pour assimiler ce qui leur est transmis. Pire encore, d’autres ne trouvent pas de place dans ces salles et se voient obligés de rester dehors, et suivre les cours à travers les fenêtres ou claustras. Ceux d’entre eux qui ont un semblant de chance de trouver une place à l’intérieur sont entassés et sont confrontés à la chaleur et ne sont pas assez à l’aise ne serait-ce que pour prendre des notes.
Pour mériter ce semblant de confort, il faut être sur les lieux du cours au moins une ou deux heures de temps avant l’heure prévue pour le début du cours.
L’accès aux salles de cours se fait des fois dans une débandade totale. On assiste à une lutte pour pouvoir arriver le premier et trouver une bonne place.
A ces rudes conditions, vient s’ajouter le problème de déplacement pour les étudiants.  Il n’ existe  que deux universités au Togo. L’une à Kara au Nord du pays et celle de Lomé. Ce qui contraint une grande majorité à se déplacer sur de longues distances sans moyens. Cela constitue d’ailleurs une des nombreuses raisons de l’abandon des études universitaires pour ces étudiants.
Comme si ces nombreuses entraves ne suffisaient pas, l’administration de l’Université est loin de faciliter la tâche à ces jeunes. De longues et pénibles démarches et processus pour l’obtention ou l’élaboration d’un dossier, des copies d’examen négligées qu’on ne retrouve plus, le non affichage à temps des listes d’examens ou des emplois du temps…, bref, on assiste des fois à un parfait désordre. A quel Saint se vouer ? Ces jeunes doivent parfois faire face au mépris de certains secrétaires et faire le tour des bureaux le plus souvent sous un soleil de plomb.

Aussi, un facteur non négligeable est l’aide accordée aux étudiants ou les tranches comme on les désigne communément. Ces petites sommes qui sont censées aider les étudiants dans leurs études tombent trois ou quatre mois après la rentrée quand ils ont déjà fait l’impossible pour s’assurer eux même leur début d’année.
Le plus dur, c’est de parcourir une longue distance à pied, des fois le ventre affamé, lutter pour avoir accès à une salle de cours dans laquelle on est le plus souvent coincé et soumis aux fortes chaleurs. Ce n’est pas évident de suivre des cours dans ces conditions et pourtant c’est le quotidien des étudiants de l’Université de Lomé. Mais en fin de compte, combien sont-ils à obtenir leurs diplômes et combien sur ces diplômés trouvent à faire pour réussir leurs vies ? Ils sont minimes comparés au nombre de nouveaux étudiants que l’université de Lomé accueille chaque année.
Cerise sur le gâteau, si ces étudiants décident de réclamer de meilleurs conditions de vie et d’études, ce qui est tout à fait normal, on les en empêche avec des descentes policières ou de la gendarmerie sur le Campus universitaire.

Si tant vaut l’école tant vaut la nation, et si ces jeunes sont la “relève de demain“, il va falloir prendre beaucoup plus au sérieux ce secteur et mettre les étudiants dans des conditions de réussite.
L’actuel président de l’Université Mr Kokoroko fait des efforts remarquables pour redorer l’image du temple du savoir mais il va falloir faire aussi une retouche de fond et surtout administrative.

Xavier TETE

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