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2020 ! Vestiges coloniaux : début du commencement de la fin.

Jacques Chirac, ancien président de la République française, répondant à la question d’un journaliste, disait en Novembre 2016 : «… On oublie seulement une chose : c’est qu’une grande partie de l’argent de notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique, pas uniquement, mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique. Alors, il faut avoir un peu de bon sens, je ne dis pas de générosité, de bons sens, de justice, pour rendre aux Africains, je dirais, ce qu’on leur a pris, d’autant que c’est nécessaire, si l’on veut éviter les pires convulsions ou difficultés avec les conséquences politiques que ça comporte dans les prochaines années…. ».
Quant à lui, pendant longtemps, Emmanuel Macron a cru que les relations avec les pays africains, ne pouvaient être qu’excellentes. Ses prédécesseurs à l’Elysée n’ont-ils pas fait le job qu’il fallait ? En trucidant les présidents africains récalcitrants : Sylvanus Olympio, Thomas Sankara, Mouamar Khadafi, etc., en intronisant  d’autres dirigeants plus dociles ?

Nous avions observé, il y a quelques mois, M. Alassane Ouattara  à sa sortie de l’Elysée où il avait été reçu par le président Macron. Le chef d’Etat ivoirien avait tout seul abordé le sujet et concentré son compte-rendu sur le Franc CFA. A l’instar du maître des lieux, M. Ouattara, soutenait mordicus la stabilité du CFA .  De surplus, habillait cette monnaie d’autres vertus fallacieuses. Mais les deux chefs d’Etats ont compris que les Africains ne sont pas dupes. Dans leur souci d’imposer leur desiderata aux autres chefs d’Etats, et aux ressortissants de l’Union Monétaire Ouest Africaine, les deux larrons ont fomenté un autre coup audacieux ce 21 décembre. Ils se sont appropriés l’ECO, future monnaie en gestation de la CEDEAO. Ils ont promis de faire quelques réformettes au Franc CFA. Mais le monde entier a compris : ils veulent changer la forme du système pour pouvoir mieux en contrôler le fond. L’Afrique profonde, in petto, dès l’annonce du projet, a rejeté ce coup de force monétaire qui d’ailleurs prévoit d’emblée, une dévaluation de cinquante pour cent de la future monnaie à sa sortie.

Le Nigeria, par l’entremise de son président, Muhammadu Buhari, a d’ores et déjà opposé un niet retentissant à cet ECO façon Ouattara-Macron. Le géant nigerian prône plutôt pour la CEDEAO une monnaie ECO entre autres, convertible avec toutes les monnaies du monde, et de surcroît fabriquée sur la terre africaine.

 

ADO vendit la peau de l’ECO

La forme de servitude réglée, douce et paisible des années de l’indépendance jusqu’aux années 90 – 2000, octroyant une protection militaire à des dictateurs (Paul Biya, Etienne Eyadéma, Désiré Mobutu et autres…) est révolue. Nous nous approchons inexorablement de l’état de crise et des années de révoltes voire de révolution. Car est livré au grand jour tout ce que savait un petit nombre d’initiés sur les procédés de pillages en rond des ressources du sous sol africain. Les manœuvres dilatoires sur les avancées démocratiques du Continent, absolument tout aujourd’hui se trouve à portée de téléphone-portable via les réseaux sociaux.
« Quel est ce sentiment anti-français que je sens monter parmi la gent africaine ? » se demande depuis quelques semaines, le Président français, Emmanuel Macron. En vérité, c’est une grogne encore imperceptible, et si l’on n’y prend garde, débouchera tôt ou tard en conflit ouvert entre la France et les populations africaines du pré-carré français.
Un proverbe africain dit en substance : « Celui qui dit la vérité le matin, le soir, paisible, dormira. » Le moment est venu d’expliquer aux Français quelle est la provenance des ressources du budget de l’Etat français. Le Président Chirac avait tenté indirectement une déclaration vague qui circule sur les réseaux sociaux.
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. » (Hans Jonas – XXe siècle.)
Les dirigeants politiques français ont-ils reçu mandat de leurs concitoyens dans la pratique de certains actes que le peuple souverain ignore ? Cicéron enseignait que l’homme public doit disposer d’une culture large mais surtout d’une morale irréprochable.
Les représentants de la France, imbus de leur bonne éducation, de leur savoir d’énarque, s’isolent dans une tour d’ivoire. Ils deviennent dangereux pour le bien-être de l’humanité qui ne partage pas leur savoir.

« A l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme. » (Thomas Hobbes – XVIIe siècle.)
Dans un contexte total de compétition pour la nourriture, pour le sexe, pour la survie, l’homme préhistorique ne faisait pas de quartier. Les époques ont changé. Les gouvernants français doivent-ils s’arc-bouter sur leurs intérêts propres au dépens des vies humaines.

« Bonne réputation vaut mieux que ceinture dorée » . A nos chefs d’Etats africains : pensez à vos peuples, ayez un brin de patriotisme. Si vous avez le soutien de vos populations, aucun homologue Blanc, dont vous êtes l’égal au plan diplomatique ne vous adressera de convocation. Il est temps de travailler à bien penser : voilà le principe de la morale, comme disait Blaise Pascal au XVIIe siècle.

A « nos chefs » Blancs, la période de Papa Foccart  est révolue. Il faut des accords justes et équitables entre les pays africains et l’Hexagone. Et, en ces jours, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des temps.

La Rédaction

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