L’Archevêque Émérite de Lomé, Mgr Philipe Fanoko Kpodzro, celui qui est  parvenu à la scène politique togolaise en 1991 à la faveur de la Conférence Nationale Souveraine se fait toujours entendre face aux injustices et aux inégalités observées depuis le déclenchement de la crise socio-politique au Togo.

En effet, l’homme malgré le poids de l’âge, a refait surface après les simulacres d’élections législatives du 20 décembre 2018 organisées unilatéralement par le pouvoir de Lomé. Depuis son lieu de résidence, Mgr Kpodzro ne manque pas d’animer des conférences de presse pour situer l’opinion, donner son point de vue sur les faits qui surviennent, faire des révélations monumentales et d’appeler à une prise de conscience des acteurs impliqués dans cette crise.

Loin de se limiter aux déclarations et aux conférences de presse comme la plupart des acteurs, l’octogénaire joint l’acte à la parole.
Le 08 Février dernier, l’homme de Dieu s’est rendu à la prison civile de Lomé pour remonter le moral aux prisonniers politiques, qui croupissent derrière les barreaux dans le cadre des manifestations enclenchées depuis le 19 Août 2017.

« Le combat que je mène, c’est la paix pour le Togo. C’est ce combat que je suis décidé de mener avant de partir rendre des comptes à Dieu », a confié le prélat aux journalistes qui l’ont surpris à sa sortie de la prison civile de Lomé.
A en croire Mgr Kpodzro, cette démarche se situe dans la dynamique d’un plaidoyer en faveur des prisonniers politiques pour leur relaxe. C’est ainsi qu’il a saisi l’occasion, pour visiter le demi-frère du chef de l’Etat : Kpatcha Gnassingbé avec qui il a échangé pendant de longues minutes. Il est à rappeler que Kpatcha Gnassingbé boucle déjà ses dix ans à la prison civile de Lomé. Il est condamné pour atteinte à la sûreté de l’État, et selon les dires du prélat, l’ancien Ministre et demi-frère de Faure Gnassingbé aurait de sérieux soucis de santé.

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a aussi visité le compartiment des femmes de la prison civile de Lomé. Il a observé des conditions humaines qu’il n’a pas hésité à dénoncer.  «…Généralisant, ce que j’ai vécu, je dirai tout simplement, il y a un devoir d’humaniser les conditions de vie dans nos prisons. Ça, je peux le dire publiquement… Le devoir d’humaniser. C’est des personnes humaines. »

En effet, c’est un véritable calvaire que vivent les détenus des prisons du Togo. Ces derniers sont confinés à plus de deux cent (200) dans des salles prévues pour contenir quatre-vingts (80) prisonniers. Or, ces détenus sont généralement atteint de maladies contagieux et ne sont pas soumis à des soins réguliers. Cela est dû à un manque de fonds pour entretenir ou repenser ce domaine.
Certes, les prisons sont faites dans le but de punir, mais les conditions carcérales doivent être revues au Togo, car comme l’a martelé Mgr Kpodzro « Ce sont des personnes humaines ».

Xavier TETE.